Voici quelques échos de la conférence donnée hier soir par Claude Lapointe:
La rencontre intitulée "Dialogue avec Claude Lapointe" a attiré un public nombreux et fort varié ; apprentis-illustrateurs et illustrateurs confirmés, jeunes et séniors, tous furent attentifs aux dires de C.L.. D’après C. Lapointe, prendre la parole est une chose redoutable pour un illustrateur. Aussi dès le début de la rencontre, il a préféré nous parler avec son crayon, il a préféré laisser son crayon nous parler. L'image qui raconte...
La conférence, contrairement à ce qui avait été annoncé par la Médiathèque, ne fut pas un véritable « Dialogue avec Claude Lapointe ». C.L. a principalement repris de vive voix ce qu’il nous transmet par écrit sur les panneaux de l’exposition. Mais ce n’est pas pour autant que cela ne fut pas intéressant. Bien au contraire.
Parmi les points évoqués, il y eut notamment celui de la différence fondamentale entre le dessin de mémoire et le dessin d’observation, le rapport texte/image ou langage « mixte » (comprendre une histoire sans paroles nécessitant la maîtrise d’un langage articulé), l’image représentation de l’espace-temps.
C.L. nous a rappelé l’importance et la difficulté de savoir quand s’arrêter (aussi bien dans l'élaboration de l'image que dans celle d'un texte), l’importance et la difficulté de finir un récit ; car l’auteur se mouille dans cette fin. Oh oui, que c’est capital et difficile de trouver à chaque fois une bonne chute ! Tous les auteurs-illustrateurs en savent quelque chose.
Si vous me le permettez, juste un petit regret : On sentait que la Médiathèque fermait ses portes à vingt heures … et les auditeurs n’ont donc pas pu poser leurs questions à C.L. ; dommage, un vrai moment de dialogue et d’échange aurait surement été riche pour nous tous.
Vous vous souvenez de la fameuse phrase d’André Gide « L’art naît de contraintes, vit de luttes et meurt de libertés » ? C.L. nous a donné à ce sujet quelques éclaircissements et pistes de réflexion :
Nous avons tous en nous nos propres contraintes ; mais la contrainte invite à la créativité.
Le jeu est lié au plaisir ; Mais tout jeu a ses règles ; Et du respect de ces règles va justement naître le plaisir.
Si SENEQUE fait allusion à la subjectivité (« Ce que tu es parle si fort que je n’entends pas ce que tu dis »), GIDE quant à lui prône un art canalisé par des règles intérieures autant qu'extérieures. Du moins c'est ce que j'ai cru comprendre… Si j'ai mal compris, si votre avis diffère de celui-ci ou si vous avez peut-être envie de poursuivre cette réflexion, n'hésitez surtout pas à le faire et à partager vos idées avec les lecteurs de ce blog, en toute liberté . Merci.
Claude m’a fait un cadeau, un cadeau super : Juste avant le début de son intervention, alors que la salle était plongée dans un silence quasi-religieux (je ne sais pas si ses étudiants étaient toujours aussi attentifs lorsqu’il enseignait aux Arts Déco, mais hier soir c’était impressionnant !), Claude s’est approché de moi et, sans mot dire, m’a tendu un petit paquet… Après l'image qui raconte, le geste qui parle ! Vous avez bien sûr tous compris ce que contenait le paquet ; et, dédicacés ! s’il n’y a avait eu autant de monde, je lui aurais sauté au cou pour le remercier. Mais voyons Sarah, un peu de tenue stp ; ça ne se fait quand même pas.
A l’issue de la conférence, dès la sortie de la Médiathèque, vous devinez tous où j’ai immédiatement plongé mon petit nez …Pourquoi Gallimard n’a-t-il pas continué à éditer cette série ? C.L. aurait surement encore beaucoup d’autres secrets à nous livrer.
Merci Claude !
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